EXTRAITS MUSICAUX


Pièce pour flûte n°1



6 min 51, interprète Mié Ogura, concert Auditorium du Grand Palais - 03/11/2004

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Entailles pour piano solo



2 min 17, interprète Alexandre Tissier, séance de travail.

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Sibir, Terre qui sommeille



8 min 15, pour piano, flûte, clarinette, violon, alto, violoncelle; direction Hacène Larbi.

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Commentaire


English version

L’idée de départ m’a été fournie par la fascination des grands espaces traversés en Sibérie occidentale et orientale que je voyais défiler sous la coupe constante d’un horizon inlassable et dont j’anticipais la variété des textures et terrains en suivant la trajectoire sur la carte.

Bien que j’étais loin à l’époque d’imaginer écrire une musique autre que celle relevant de la contemplation intérieure, j’assimilais peut-être à mon insu des possibles dépendant de la nécessité de me dessaisir du motif fixe (si bémol, B en notation allemande) et qui ne fait ici aucunement référence à un compositeur bien connu du XXème siècle.

Mon souci était de déployer autour d’un axe fixe un ensemble de motifs, figures et figurations harmoniques qui pourraient éventuellement transiter et circuler structurellement par lui-même. A terme, ces perspectives de camouflage et la profondeur de mon champ fixe initial se présentent, s’agencent formellement comme des trames successives dialoguant, repoussant de façon désespérée, impuissante, l’inexorable constance de cet horizon inlassable et lourd, à l’intérieur duquel se déploierait une trajectoire éphémère que j’ai physiquement inscrite dans le temps et dont le sillage est, aujourd’hui, disparu.

En surimpression de cet horizon fixe se dessinent aussi les limites basses et hautes de registres signifiés par des accords graves et aigus en situation de récurrence harmonique.


Alexandre TISSIER, 1996





Dédicace

English version


En souvenir d’une vigilante amitié.
Pour partager et conjurer l’absence,
Franchir les distances impossibles,
Dévier le cours du temps,
Contenir les fureurs conjuguées du feu et de la glace...

Par delà la mesure de nos vies,
Le déchaînement inlassable des espaces infinis,
La fureur des éléments et la furie des hommes,


En mémoire de toutes ces amitiés lointaines.
Pour que ni le fer, ni le feu, ni la glace n’entament jamais cette
flamme vivifiante qui luit au creux de nos êtres et irrigue nos âmes
éclatées mutuelles...
Pour que l’élan anéantisse toujours les déchirements de la solitude à
laquelle nous ramène le départ prolongé et répété de ceux dont nous ne
pourrons plus jamais nous rapprocher autrement qu’à la faveur d’un
lointain et intime souvenir.
Au dernier “restant”.



Alexandre TISSIER, Novembre 2000